Je suis un lecteur compulsif.
Au moment où je vous parle, j'ai exactement 807 livres non lus sur mes étagères.

Tous des poches.
Tous chinés.
En moyenne 30 centimes l'unité.
Des centaines heures de plaisir pour trois fois rien.

Et le compte ne cesse d'augmenter.
Boîtes à livres, brocantes, tout y passe.

Pourquoi ?

Parce que j'aime posséder et garder les livres que je lis.
Une quarantaine par an.
C'est comme s'il me tenaient compagnie.

Parce que j'aime avoir un énorme choix devant moi.

Parce que j'aime passer du coq à l'âne.

Jusqu'à il y a 15 ans, j'avais une approche systématique de la lecture.
Tout Zola. Oui, les 20 Rougon-Macquart à la suite .
Puis tout Malraux.
Tout Camus.
Tout Hemingway.

Quand j'ai attaqué Faulkner j'ai dit stop !
Ne t'enferme pas, laisse sa place au hasard !

Alors j'ai mis deux couches de hasard dans mes lectures :

La première constitue le stock.
Je ne choisis pas ce que je possède.
Cela se présente à moi au hasard des brocantes et boîtes à livres.

La seconde fait le choix.
Tous mes livres sont consignés dans Excel.
Quand j'en finis un, c'est Excel qui choisit le suivant.

En procédant ainsi, j'ai découvert des choses que je n'aurais jamais lues sinon.
Des trucs oubliés.
Des trucs hors de mes appétits premiers.

Ce que j'en retiens :

L'ouverture, être surpris, la sérendipité : ce n'est pas que du hasard.
C'est aussi organiser la place du hasard pour qu'il nous apporte sa richesse.

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